Si l'on remonte à des temps très reculés, peu d'éléments apparaissent concernant l'histoire du site de la Ville-Berneuf. Seule la plage, suite à certaines tempêtes hivernales, a pu laisser remonter quelques objets enfouis dans l'ancienne forêt littorale qu'elle recouvre.
C'est ainsi qu'en 1952, puis en 1984 des outils de terrassement fabriqués en bois de cerf par des hommes du néolithique ont été découverts au sein "d'un substratum de terre noire riche en humus odoriférant avec en place des racines de roseaux, de joncs et même de gros arbres" (1)
Ce n'est qu'à partir du XVIe siècle que la matière historique devient plus consistante, avec la première apparition du nom 'La Ville-Berneuf', rattaché à celui de la maison de la famille Chouesmel : Jacques Chouesmel, sieur de la Ville-Berneuf, fils de Guillaume, seigneur de la Ville-Pierre.
À côté de cette maison se trouve un hameau qui n'en a - à cette époque - pas encore pris le nom. Chaque maison a le sien : maison de la Sourtouère, de la Fondation, des Baratoux…etc. (2)
De ces noms anciens on trouve trace encore aujourd'hui dans celui de trois des principales voies qui le traversent :
- route de la Fondation, en référence à l'hypothèque sur legs destinée à dire une messe pour un défunt
- route des Banches, désignant la couche de marne voisine des côtes qui prend l'aspect d'une pierre tendre se présentant en strates
- route des Épinettes, évoquant un lieu encombré d'épines, de ronces
Jusqu'à la fin du siècle dernier l'activité du hameau est essentiellement tournée vers l'agriculture et l'élevage.
Même si l'on y pratique la pêche à pied lors des grandes marées, l'activité maritime est liée aux seuls bourgs dotés d'un port que sont Erquy au Nord-Est et Pléneuf (port de Dahouet) à l'Ouest.
Alors que Pléneuf Val André voit apparaître ses premières grandes villas sur le front de mer dès la fin du 19ème siècle, l'activité touristique ne se développe que lentement à la Ville-Berneuf. Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale qu'est construit le camp vert destiné à accueillir des jeunes gens durant les vacances et qu'apparaissent les premières résidences secondaires.
Datant des années 60, les trois photographies ci-dessous permettent de se rendre compte à quel point le paysage surplombant la plage a changé en quelques dizaines d'années : la forêt de cyprès couvrant le 'terrain Dunod' était très fournie, le camping qui fait face à la mer n'avait pas encore été créé, la montée vers Caroual était dénuée de constructions.